Huit participations à l’Afrobasket sans jamais soulever le trophée continental, c’est l’amer palmarès qu’a connu Malèye Ndoye qui, à 37 ans, vient de mettre fin à sa carrière internationale. Le capitaine des Lions raconte tout.
Egypte 2003 : «Le match contre l’Angola a lancé ma carrière»
«Le premier, c’était en 2003 à Alexandrie, en Egypte. J’étais vraiment un novice. Je n’avais aucune idée de ce que cela signifiait de jouer en Equipe nationale. Je crois qu’on était entre huit et dix nouveaux joueurs dans l’équipe. Il n’y avait que Matar (Ndiaye) et Babou (Cissé) qui étaient des anciens. On découvrait tous la compétition. Et notre premier match, c’était contre l’Angola. Quand tu vois tout ce que faisait l’Angola à l’époque, jouer contre eux dès le premier match, c’était beaucoup de frissons. Et comme par hasard, c’est ce match-là qui a lancé ma carrière. J’avais fini meilleur marqueur de l’équipe. Cela m’a boosté durant tout le tournoi. Je me rappelle, finalement j’avais fini meilleur marqueur de l’équipe cette année. Je ne sais pas si c’est vrai ou pas, mais il paraît que j’ai été désigné parmi les Mvp du tournoi. On a donné le titre au meneur angolais parce qu’un journaliste angolais avait évidemment voté pour lui. Il paraît que tout se serait joué sur une seule voix. Mais je n’y crois pas trop. C’est juste pour dire que ce fût une belle expérience. On a fini au pied du podium. On a perdu contre l’Egypte en fin de match, alors qu’on a mené durant toute la partie. On aurait pu finir par une médaille. Malheureusement, ce fût la quatrième place.»
Algérie 2005 : «Une finale ratée avec coach Adidas qui nous a beaucoup apporté»
«En 2005, c’était avec la même équipe. On a confirmé et on est allé en finale. C’était avec le coach Adidas (Abdourahmane Ndiaye). C’était sa première campagne avec la sélection. Il a amené une nouvelle touche. Tout le monde a vu l’impact qu’il avait dans l’équipe. C’était un ancien joueur qui a gagné des Coupes d’Afrique. Il a apporté cette touche de la gagne. On a démarré en fanfare. On était l’équipe surprise de la compétition. Malheureusement, on tombe sur une équipe d’Angola en finale. Elle était au top. Mais on a su rivaliser avec les Angolais avant de perdre ce match. On a beaucoup appris de cette expérience.»
Angola 2007 : «Un changement de coach fatal»
«L’année 2007 n’a pas été facile. Il y a eu un nouveau staff technique. Tout le monde pensait que Adidas allait revenir et qu’on allait avoir enfin cette chance de gagner. Surtout qu’on allait récupérer des joueurs comme Pape Sow, Boniface Ndong qui étaient en pleine bourre. Malheureusement, il y a eu ce changement de coach, de staff. Ce fût très compliqué. C’est comme si on devait tout recommencer à zéro. On avait fait un travail colossal de 2003 à 2005. Pis encore, le coach qui a été nommé, Sam Vincent, n’est finalement pas venu. Il y avait son assistant-coach et Moustapha Gaye. L’équipe a finalement ressenti toutes ces choses. Et c’est la première fois que l’équipe n’atteignait pas le second tour. Ce fût un échec.»
Libye 2009 : «J’ai eu du mal à digérer cette élimination»
«En 2009 en Libye, il y a eu le retour de Adidas. Du coup, l’espoir renaît. On avait quand même une bonne équipe sur le papier. C’était un peu comme cette année 2017. L’une des meilleures équipes du Sénégal. Il y avait Desagana, Boniface, Pape Sow, Mouhammed Faye, Antoine Mendy, Malick Badiane, Kabir Pène, Boubacar Coly. On avait vraiment une belle équipe et malheureusement ce sera encore un échec. On est tombé sur la Côte d’Ivoire en quart de final. On perd le match alors qu’on était meilleur qu’eux. C’était un match sans. C’est l’échec qui m’a le plus touché durant ma carrière en Equipe nationale. Avec cette équipe, on devait quand même aller loin. Et j’ai eu du mal à digérer cette élimination. C’était vraiment dur à accepter.»
Madagascar 2011 : «On n’avait pas la meilleure équipe»
«En 2011, c’était le renouveau avec le coach français Alain Weis. En plus du coach, il y avait sept nouveaux joueurs aussi qui faisaient leur première Coupe d’Afrique. En tant qu’ancien, on jauge à chaque fois l’équipe. Il y avait un bon groupe. Malheureusement, comme l’édition précédente, on s’arrête en quart de finale. Il y avait moins de regrets parce qu’on savait qu’on n’avait pas la meilleure équipe. On s’est battu comme on pouvait. Après, on a tout fait pour finir au moins cinquième. La satisfaction, c’était de voir Mouhammed Faye finir meilleur marqueur, presque Mvp du tournoi.»
Abidjan 2013 : «On s’est vu trop beau contre l’Egypte en demie»
«A Abidjan, c’était bien. Là aussi on n’avait pas une très forte équipe, mais il y avait Hamady Ndiaye. C’était sa première Coupe d’Afrique. Il nous a beaucoup rassurés dans la raquette. D’ailleurs, c’est là d’où est venu son surnom de «Ministre de la défense». Et comme les années précédentes, on va jusqu’en demi-finale et on fait un non-match contre l’Egypte qu’on a pourtant battu en match de poule. Peut-être qu’on s’est vu trop beau trop vite. L’Egypte réussit une belle entame et montre plus de rigueur et de ténacité dans ce match. On a couru après le score et c’était très difficile à avaler. Mais on a eu la satisfaction de finir troisième contre la Côte d’Ivoire, pays hôte.»
Tunis 2015 : «Cette défaite face au Nigeria après les prolongations…»
«On commence bien le tournoi comme lors des années précédentes. On bat toutes les équipes. En demi-finale, on tombe sur le Nigeria qu’on pouvait battre dans les dernières secondes. On perd dans les prolongations. Ça fait mal. Pour le match de la troisième place contre le pays organisateur, la Tunisie, je crois qu’on n’était pas prêt ce jour-là. Psychologiquement, on a eu du mal à jouer ce match. L’échec de la veille face au Nigeria avait beaucoup pesé sur les joueurs.»
Dakar-Tunis 2017 : «La belle phrase de Mouhammed Faye m’a touché»
«On a quasiment vécu le même scénario qu’en 2015. C’est pour cela que je dis qu’il nous manque un truc qui nous pousse à passer devant. J’étais vraiment très déçu après cette nouvelle élimination en demi-finale et face au même adversaire, le Nigeria. Mais avec le recul, j’ai beaucoup analysé. Tout le monde disait qu’il fallait changer de coach. On amène un coach professionnel qui vient avec son style, on constate la même chose. Vite fait, je me suis dit que ce n’est pas un problème de coach… Personnellement, j’ai tout donné. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour juste qu’on gagne. Mais Dieu en a décidé autrement. Je ne regrette rien. On aurait mérité de gagner avec les sacrifices qui ont été faits. Je me souviens d’une phrase de Mouhammed Faye me disant qu’il avait envie de gagner pour moi, c’est touchant. Pour eux aussi, c’est décevant. J’espère qu’ils vont revenir pour se donner encore une chance en 2021 pour remporter cette Coupe. L’autre fait marquant de cette édition 2017, c’est cette particularité de jouer à Dakar le premier tour. Ce sont des matchs qui m’ont beaucoup marqué. C’était une sensation forte. J’avais déjà senti cette communion avec le public durant le tournoi de la Zone 2. Et je savais que ça allait être autre chose quand on a accepté l’organisation. On aurait aimé vivre une telle ambiance pendant tout un tournoi. C’était émouvant de laisser ce public et de partir en Tunisie. Et à Tunis, le décor était totalement différent. Ce n’était pas facile à vivre. On connaît la suite…»
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Le Quotidien
Egypte 2003 : «Le match contre l’Angola a lancé ma carrière»
«Le premier, c’était en 2003 à Alexandrie, en Egypte. J’étais vraiment un novice. Je n’avais aucune idée de ce que cela signifiait de jouer en Equipe nationale. Je crois qu’on était entre huit et dix nouveaux joueurs dans l’équipe. Il n’y avait que Matar (Ndiaye) et Babou (Cissé) qui étaient des anciens. On découvrait tous la compétition. Et notre premier match, c’était contre l’Angola. Quand tu vois tout ce que faisait l’Angola à l’époque, jouer contre eux dès le premier match, c’était beaucoup de frissons. Et comme par hasard, c’est ce match-là qui a lancé ma carrière. J’avais fini meilleur marqueur de l’équipe. Cela m’a boosté durant tout le tournoi. Je me rappelle, finalement j’avais fini meilleur marqueur de l’équipe cette année. Je ne sais pas si c’est vrai ou pas, mais il paraît que j’ai été désigné parmi les Mvp du tournoi. On a donné le titre au meneur angolais parce qu’un journaliste angolais avait évidemment voté pour lui. Il paraît que tout se serait joué sur une seule voix. Mais je n’y crois pas trop. C’est juste pour dire que ce fût une belle expérience. On a fini au pied du podium. On a perdu contre l’Egypte en fin de match, alors qu’on a mené durant toute la partie. On aurait pu finir par une médaille. Malheureusement, ce fût la quatrième place.»
Algérie 2005 : «Une finale ratée avec coach Adidas qui nous a beaucoup apporté»
«En 2005, c’était avec la même équipe. On a confirmé et on est allé en finale. C’était avec le coach Adidas (Abdourahmane Ndiaye). C’était sa première campagne avec la sélection. Il a amené une nouvelle touche. Tout le monde a vu l’impact qu’il avait dans l’équipe. C’était un ancien joueur qui a gagné des Coupes d’Afrique. Il a apporté cette touche de la gagne. On a démarré en fanfare. On était l’équipe surprise de la compétition. Malheureusement, on tombe sur une équipe d’Angola en finale. Elle était au top. Mais on a su rivaliser avec les Angolais avant de perdre ce match. On a beaucoup appris de cette expérience.»
Angola 2007 : «Un changement de coach fatal»
«L’année 2007 n’a pas été facile. Il y a eu un nouveau staff technique. Tout le monde pensait que Adidas allait revenir et qu’on allait avoir enfin cette chance de gagner. Surtout qu’on allait récupérer des joueurs comme Pape Sow, Boniface Ndong qui étaient en pleine bourre. Malheureusement, il y a eu ce changement de coach, de staff. Ce fût très compliqué. C’est comme si on devait tout recommencer à zéro. On avait fait un travail colossal de 2003 à 2005. Pis encore, le coach qui a été nommé, Sam Vincent, n’est finalement pas venu. Il y avait son assistant-coach et Moustapha Gaye. L’équipe a finalement ressenti toutes ces choses. Et c’est la première fois que l’équipe n’atteignait pas le second tour. Ce fût un échec.»
Libye 2009 : «J’ai eu du mal à digérer cette élimination»
«En 2009 en Libye, il y a eu le retour de Adidas. Du coup, l’espoir renaît. On avait quand même une bonne équipe sur le papier. C’était un peu comme cette année 2017. L’une des meilleures équipes du Sénégal. Il y avait Desagana, Boniface, Pape Sow, Mouhammed Faye, Antoine Mendy, Malick Badiane, Kabir Pène, Boubacar Coly. On avait vraiment une belle équipe et malheureusement ce sera encore un échec. On est tombé sur la Côte d’Ivoire en quart de final. On perd le match alors qu’on était meilleur qu’eux. C’était un match sans. C’est l’échec qui m’a le plus touché durant ma carrière en Equipe nationale. Avec cette équipe, on devait quand même aller loin. Et j’ai eu du mal à digérer cette élimination. C’était vraiment dur à accepter.»
Madagascar 2011 : «On n’avait pas la meilleure équipe»
«En 2011, c’était le renouveau avec le coach français Alain Weis. En plus du coach, il y avait sept nouveaux joueurs aussi qui faisaient leur première Coupe d’Afrique. En tant qu’ancien, on jauge à chaque fois l’équipe. Il y avait un bon groupe. Malheureusement, comme l’édition précédente, on s’arrête en quart de finale. Il y avait moins de regrets parce qu’on savait qu’on n’avait pas la meilleure équipe. On s’est battu comme on pouvait. Après, on a tout fait pour finir au moins cinquième. La satisfaction, c’était de voir Mouhammed Faye finir meilleur marqueur, presque Mvp du tournoi.»
Abidjan 2013 : «On s’est vu trop beau contre l’Egypte en demie»
«A Abidjan, c’était bien. Là aussi on n’avait pas une très forte équipe, mais il y avait Hamady Ndiaye. C’était sa première Coupe d’Afrique. Il nous a beaucoup rassurés dans la raquette. D’ailleurs, c’est là d’où est venu son surnom de «Ministre de la défense». Et comme les années précédentes, on va jusqu’en demi-finale et on fait un non-match contre l’Egypte qu’on a pourtant battu en match de poule. Peut-être qu’on s’est vu trop beau trop vite. L’Egypte réussit une belle entame et montre plus de rigueur et de ténacité dans ce match. On a couru après le score et c’était très difficile à avaler. Mais on a eu la satisfaction de finir troisième contre la Côte d’Ivoire, pays hôte.»
Tunis 2015 : «Cette défaite face au Nigeria après les prolongations…»
«On commence bien le tournoi comme lors des années précédentes. On bat toutes les équipes. En demi-finale, on tombe sur le Nigeria qu’on pouvait battre dans les dernières secondes. On perd dans les prolongations. Ça fait mal. Pour le match de la troisième place contre le pays organisateur, la Tunisie, je crois qu’on n’était pas prêt ce jour-là. Psychologiquement, on a eu du mal à jouer ce match. L’échec de la veille face au Nigeria avait beaucoup pesé sur les joueurs.»
Dakar-Tunis 2017 : «La belle phrase de Mouhammed Faye m’a touché»
«On a quasiment vécu le même scénario qu’en 2015. C’est pour cela que je dis qu’il nous manque un truc qui nous pousse à passer devant. J’étais vraiment très déçu après cette nouvelle élimination en demi-finale et face au même adversaire, le Nigeria. Mais avec le recul, j’ai beaucoup analysé. Tout le monde disait qu’il fallait changer de coach. On amène un coach professionnel qui vient avec son style, on constate la même chose. Vite fait, je me suis dit que ce n’est pas un problème de coach… Personnellement, j’ai tout donné. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour juste qu’on gagne. Mais Dieu en a décidé autrement. Je ne regrette rien. On aurait mérité de gagner avec les sacrifices qui ont été faits. Je me souviens d’une phrase de Mouhammed Faye me disant qu’il avait envie de gagner pour moi, c’est touchant. Pour eux aussi, c’est décevant. J’espère qu’ils vont revenir pour se donner encore une chance en 2021 pour remporter cette Coupe. L’autre fait marquant de cette édition 2017, c’est cette particularité de jouer à Dakar le premier tour. Ce sont des matchs qui m’ont beaucoup marqué. C’était une sensation forte. J’avais déjà senti cette communion avec le public durant le tournoi de la Zone 2. Et je savais que ça allait être autre chose quand on a accepté l’organisation. On aurait aimé vivre une telle ambiance pendant tout un tournoi. C’était émouvant de laisser ce public et de partir en Tunisie. Et à Tunis, le décor était totalement différent. Ce n’était pas facile à vivre. On connaît la suite…»
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Le Quotidien