Une grande perte pour la lutte et la communauté Sérère. Elles ont perdu Babou Ngom. Le grand percussionniste est décédé ce mercredi. Ceci après plus de deux ans de maladie. Babou Ngom a été regagné par un AVC depuis tout ce temps. Au lit, chez lui, à Gandiaye, le père de Momo Ngom a rendu l’âme avant-hier et l’enterrement a eu lieu, le même jour. La cérémonie de prière est prévue aujourd’hui à Gandiaye. La lutte pleure ainsi une grande perte. L’un des plus grands percussionnistes de l’arène s’est éteint à jamais. Connu à travers les galas de lutte : à l’arène Adrien Senghor, au terrain Gaal Gui, dans les villages, partout à travers le pays, le tambour-major était le porte-drapeau de la percussion dans le milieu Sérère. L’artiste a formé un bon nombre d’individus. Commençant par son fils Momo Ngom, la nouvelle grande figure des batteurs dans l’arène, Mor Nom, Ousmane Ngom, Modou Faye, Babou Faye sont, également, passés entre ses mains.
Après son décès, RECORD a joint au téléphone Manga II et Ambroise Sarr qui ont cheminé des années avec Babou Ngom. L’ancien Roi des arènes a décroché l’appel depuis Fadiouth où il passait la fête du 15 août avec sa famille. Heureux de recevoir l’appel pour des témoignages, l’ancienne terreur des arènes décrit un homme digne, fidèle en amitié, mais il pleure aussi la perte d’un « homme de culture ». Ambroise Sarr emboîte le pas à Manga. L’ancien coach de l’équipe nationale nous gratifie quelques anecdotes vécues avec le défunt.
Après son décès, RECORD a joint au téléphone Manga II et Ambroise Sarr qui ont cheminé des années avec Babou Ngom. L’ancien Roi des arènes a décroché l’appel depuis Fadiouth où il passait la fête du 15 août avec sa famille. Heureux de recevoir l’appel pour des témoignages, l’ancienne terreur des arènes décrit un homme digne, fidèle en amitié, mais il pleure aussi la perte d’un « homme de culture ». Ambroise Sarr emboîte le pas à Manga. L’ancien coach de l’équipe nationale nous gratifie quelques anecdotes vécues avec le défunt.
MANGA II, ANCIEN ROI DES ARÈNES « Un homme de culture s’est éteint »
« D’abord, je prie pour le repos de son âme. Que Dieu l’accueille dans son paradis. Babou Ngom était un homme de culture. Il aimait sa communauté. S’il a découvert Dakar, c’est grâce à Manga II. Il m’a accompagné durant toute ma carrière. Il était un homme très fidèle en amitié. Il avait marqué son empreinte dans le milieu des percussionnistes dans l’arène. Il est arrivé un moment où aucun promoteur n’osait organiser son gala sans faire appel à Babou Ngom pour assurer l’animation. Le monde des Sérères était fier de lui. Aujourd’hui, ses enfants continuent à le faire. C’est le monde la lutte qui a perdu, tout le Sénégal prie pour le repos de son âme. Il était malade pendant un très long moment. C’est le moment de remercier ses enfants qui ont été là à son chevet. Je passais par moment pour le voir. Je lui avais rendu visite à l'hôpital. Je l’ai soutenu moralement et financièrement. A sa sortie d’hôpital, il s’est rendu à Gandiaye. Le CNG et moi l’avions trouvé chez lui. Le CNG avait conduit une délégation à sa tête, le président, Bira Sène. Nous lui avions remis une enveloppe pour lui apporter notre soutien. Tout cela montre que Babou Ngom était une personnalité de la lutte. Je remercie le CNG d’avoir fait ce geste. Dans ce même élan de solidarité, le CNG faisait tout pour que son fils, Momo Ngom soit reconduit à chaque occasion du Drapeau du chef de l’Etat. À un moment donné, j’ai voulu changer le batteur, mais le président Bira m’avait suggéré de retenir Momo tout en passant soutenir son père. Un joli geste encore une fois de la part du CNG. J’ai raté l’inhumation, mais je ferai tout pour assister à la cérémonie de prière des trois jours prévue ce vendredi. »
AMBROISE SARR, ANCIEN COACH DE L’ÉQUIPE NATIONALE « J’ai vécu une panne d’avion dans les airs avec lui »
« Je connais énormément Babou Ngom. Mais ce que je retiens de lui, c’est qu’il était un homme très sérieux. Il est plus connu dans les villages qu’à Dakar. À chaque fois que nous organisions un gala, c’est lui que nous faisons appel pour l’animation. C’est lui qui animait presque tous les galas de Palmarin. Il était un homme loyal. Quelqu’un de très digne en amitié. Il ne badinait pas avec ses engagements. Il ne venait jamais en retard lors d’un rendez-vous. L’anecdote que je peux raconter ? Nous nous étions rendus une année au Niger dans le cadre d’un tournoi de la Francophonie. Au moment où nous étions prêts à rentrer sur Dakar, Babou Ngom n’arrivait plus à retrouver son billet. Et cela l’avait un peu perturbé. À la fin, le problème a été réglé. J’ai également vécu une panne d’avion dans les airs avec lui. Alors que nous devions voyager. Une fois le décollage de l’avion, quelque temps après, une panne de l’appareil a été notée. J’ai senti le virage de l’avion pour rebrousser chemin, parce que j’avais l’habitude de prendre l’avion, j’ai informé les Babou Ngom en leur disant que le voyage n’allait pas se poursuivre alors que nous étions en train de rentrer sur Dakar. Ils ne m’avaient pas cru. Mais quelque temps après, par les fenêtres, nous avons aperçu l’aéroport Léopold Sédar Senghor. À cette occasion, Babou avait perdu sa valise. J’ai vécu beaucoup d'expériences avec lui. Pour ses enfants, je le conseille d’être sérieux comme leur père. Qu’ils évitent d’engager deux programmes le même jour. Les promoteurs engagent les tambours-majors grâce à leur notoriété. Donc, même si ton effectif te le permet, il faut éviter d’envoyer des représentants à sa place lors d’un gala. »