Plus qu’un fiasco, c’est à une catastrophe que l’on a vécu avec l’élimination de l’équipe nationale de Basket du Sénégal en demi-finale par le Nigéria, en Tunisie. Catastrophique, la participation du Sénégal, l’a été au regard de l’effectif de qualité dont disposait l’équipe du Sénégal que tous les spécialités du basket donnaient favorite au départ. Avec un effectif composé des meilleurs joueurs africains de la NBA et d’autres de dimension internationale, évoluant dans les plus grands championnats européens, le rêve qui nourrissait l’espoir de tout un peuple de voir son équipe nationale remporter le trophée s’est subitement brisé en demi-finale face au Nigéria. Cet échec, a été d’autant plus difficile à accepter que ce rêve, en se brisant emportait avec lui, la double aspiration affichée les sportifs sénégalais :
1. Mettre fin à une diète de près de vingt années sans trophée continental. 2. Réécrire les lettres de noblesses du basket sénégalais qui firent du Sénégal, le premier pays à avoir remporté, à cinq reprises le trophée continental. En attendant une évaluation beaucoup plus exhaustive que ce l’on a vu et entendu sur le plateau de la RTS, notre modeste expérience nous apprend que l’explication des raisons de cette grande désillusion est à chercher moins dans la prestation des joueurs que dans : 1) l’inorganisation et l’amateurisme qui ont prévalu aussi bien dans la préparation que dans la gestion de ce tournoi auxquels, il faut impérativement remédier si l’on veut renouer avec les succès ; 2) les raisons explicatives des performances tunisiennes et autres.
L’organisation et le professionnalisme, piliers fondamentaux de la réussite d’une organisation
Quelles que soient la volonté politique, l’efficacité des méthodes et l’immensité des moyens mis à sa disposition, aucune entreprise ne peut être réussie, si l‘organisation qui doit en être le réceptacle est défaillante. Cette défaillance s’est fait ressentir d’abord au niveau des conditions de séjour des délégations dont certaines se sont plaintes de la qualité des conditions d’accueil et de déplacements, des sites d’hébergement et des terrains d’entrainement. Au niveau de la gestion de l’équipe, la pléthore de personnes derrière le banc sénégalais et la gestion individuelle du groupe dont les exigences de certains de certains ne militent en fonction de la quête d’esprit de solidarité en dehors et sur le parquet dénotent un certain amateurisme de la part des dirigeants sénégalais. Quelle déception et quel gâchis charriés par rien d’autre que l’amateurisme des dirigeants qui s’est révélé au grand jour ! Le sport de haut niveau a des exigences de moyens et de compétences qui ne doivent souffrir d’aucune complaisance sous peine de se dépenser pour rien. Cette pensée de Peter Drucker devrait nous interpeller et nous servir de boussole pour des lendemains meilleurs : « La meilleure structure ne garantira pas les résultats et la performance. Mais une mauvaise structure est la garantie de la non performance. Tout ce qu'elle produit c'est de la friction et de la frustration. La mauvaise structure met le projecteur sur les faux problèmes, aggrave les disputes non pertinentes et fait des montagnes avec des riens. Elle met l'accent sur les faiblesses et affaiblit plutôt que de renforcir. La bonne structure organisationnelle est donc un prérequis à la performance ».
A ces défaillances organisationnelles, il faudrait peut-être y ajouter les contreperformances notées dans l’organisation technique et tactique au niveau du jeu que malgré notre modeste expérience de basketteur professionnelle, nous nous garderons de commenter, laissant la prérogative à la direction technique d’en faire le point.
Les raisons de la suprématie angolaise, d’ascension nigériane et du succès tunisien.
Les performances notées au niveau de ces nations durant ces dernières années trouvent leur explication dans une volonté politique déclinée par leur Etat, traduite en action concrétisée par des personnes compétentes, des hommes du sérail. La gestion du sport présente un niveau d’exigence en termes de sacrifices de vie de famille, de don de soi, de solidarité tel qu’elle ne peut être assurée que par des hommes blanchis sous le harnais. Aujourd’hui, partout dans le monde, les disciplines sportives sont gérées par d’anciens pratiquants doublés de qualité de gestionnaire. Un homme du sérail ne se serait jamais accommodé en tant que dirigeant, du niveau de dégradation du stadium "Marius NDIAYE" au point de laisser se dérouler les compétitions nationales avec tous les risques possibles d’accident et d’altération de la qualité du jeu. Si la réalisation des infrastructures revient à l’Etat, la gestion et la planification de son entretien revient à la fédération qui en est délégataire. En tout cas, pour nous qui avons fait nos armes sur ce plancher, nous étions loin d’imager que ce stade mythique avait atteint un tel niveau de dégradation. Le spectacle qu’offre le stadium "Marius NDIAYE" est tout simplement ahurissant.
Voici quatre mesures fortes qui font défaut au basket dont nous avons la certitude qu’elles constituent la voie à un retour à la suprématie sénégalaise sur le basket africain et par-delà, une intégration dans le gotha du basket mondial, l’ambition affichée par la FIBA : La gestion du basket par des hommes du sérail dont les qualités de manager dont reconnues, la réhabilitation des infrastructures notamment le stadium "Marius NDIAYE" et celles existantes au niveau des régions, la mise en place d’une direction technique forte qui se chargera de garantir la pratique du basket sur tout le territoire national sous peine de précipiter la descente aux enfers du basket. Un pays de basket comme le Sénégal ne peut compter sur des générations spontanées et la mise en place d’une organisation structurée par métier pour que chaque acteur, en fonction de son expertise puisse apporter sa contribution à la définition et à l’atteinte des objectifs qui ne saurait être autre que la reconquête du titre continentale dès le prochain Afrobasket.
Les succès angolais, nigérians et tunisiens sont le fruit d’une bonne organisation de leur basket basée sur une planification des objectifs et des moyens parmi lesquels des infrastructures de dernière génération qui permettent de garantir leur atteinte. Le basket sénégalais pour renouer avec les succès ne peut faire l’économie de telles mesures.
Mathieu FAYE (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});
1. Mettre fin à une diète de près de vingt années sans trophée continental. 2. Réécrire les lettres de noblesses du basket sénégalais qui firent du Sénégal, le premier pays à avoir remporté, à cinq reprises le trophée continental. En attendant une évaluation beaucoup plus exhaustive que ce l’on a vu et entendu sur le plateau de la RTS, notre modeste expérience nous apprend que l’explication des raisons de cette grande désillusion est à chercher moins dans la prestation des joueurs que dans : 1) l’inorganisation et l’amateurisme qui ont prévalu aussi bien dans la préparation que dans la gestion de ce tournoi auxquels, il faut impérativement remédier si l’on veut renouer avec les succès ; 2) les raisons explicatives des performances tunisiennes et autres.
L’organisation et le professionnalisme, piliers fondamentaux de la réussite d’une organisation
Quelles que soient la volonté politique, l’efficacité des méthodes et l’immensité des moyens mis à sa disposition, aucune entreprise ne peut être réussie, si l‘organisation qui doit en être le réceptacle est défaillante. Cette défaillance s’est fait ressentir d’abord au niveau des conditions de séjour des délégations dont certaines se sont plaintes de la qualité des conditions d’accueil et de déplacements, des sites d’hébergement et des terrains d’entrainement. Au niveau de la gestion de l’équipe, la pléthore de personnes derrière le banc sénégalais et la gestion individuelle du groupe dont les exigences de certains de certains ne militent en fonction de la quête d’esprit de solidarité en dehors et sur le parquet dénotent un certain amateurisme de la part des dirigeants sénégalais. Quelle déception et quel gâchis charriés par rien d’autre que l’amateurisme des dirigeants qui s’est révélé au grand jour ! Le sport de haut niveau a des exigences de moyens et de compétences qui ne doivent souffrir d’aucune complaisance sous peine de se dépenser pour rien. Cette pensée de Peter Drucker devrait nous interpeller et nous servir de boussole pour des lendemains meilleurs : « La meilleure structure ne garantira pas les résultats et la performance. Mais une mauvaise structure est la garantie de la non performance. Tout ce qu'elle produit c'est de la friction et de la frustration. La mauvaise structure met le projecteur sur les faux problèmes, aggrave les disputes non pertinentes et fait des montagnes avec des riens. Elle met l'accent sur les faiblesses et affaiblit plutôt que de renforcir. La bonne structure organisationnelle est donc un prérequis à la performance ».
A ces défaillances organisationnelles, il faudrait peut-être y ajouter les contreperformances notées dans l’organisation technique et tactique au niveau du jeu que malgré notre modeste expérience de basketteur professionnelle, nous nous garderons de commenter, laissant la prérogative à la direction technique d’en faire le point.
Les raisons de la suprématie angolaise, d’ascension nigériane et du succès tunisien.
Les performances notées au niveau de ces nations durant ces dernières années trouvent leur explication dans une volonté politique déclinée par leur Etat, traduite en action concrétisée par des personnes compétentes, des hommes du sérail. La gestion du sport présente un niveau d’exigence en termes de sacrifices de vie de famille, de don de soi, de solidarité tel qu’elle ne peut être assurée que par des hommes blanchis sous le harnais. Aujourd’hui, partout dans le monde, les disciplines sportives sont gérées par d’anciens pratiquants doublés de qualité de gestionnaire. Un homme du sérail ne se serait jamais accommodé en tant que dirigeant, du niveau de dégradation du stadium "Marius NDIAYE" au point de laisser se dérouler les compétitions nationales avec tous les risques possibles d’accident et d’altération de la qualité du jeu. Si la réalisation des infrastructures revient à l’Etat, la gestion et la planification de son entretien revient à la fédération qui en est délégataire. En tout cas, pour nous qui avons fait nos armes sur ce plancher, nous étions loin d’imager que ce stade mythique avait atteint un tel niveau de dégradation. Le spectacle qu’offre le stadium "Marius NDIAYE" est tout simplement ahurissant.
Voici quatre mesures fortes qui font défaut au basket dont nous avons la certitude qu’elles constituent la voie à un retour à la suprématie sénégalaise sur le basket africain et par-delà, une intégration dans le gotha du basket mondial, l’ambition affichée par la FIBA : La gestion du basket par des hommes du sérail dont les qualités de manager dont reconnues, la réhabilitation des infrastructures notamment le stadium "Marius NDIAYE" et celles existantes au niveau des régions, la mise en place d’une direction technique forte qui se chargera de garantir la pratique du basket sur tout le territoire national sous peine de précipiter la descente aux enfers du basket. Un pays de basket comme le Sénégal ne peut compter sur des générations spontanées et la mise en place d’une organisation structurée par métier pour que chaque acteur, en fonction de son expertise puisse apporter sa contribution à la définition et à l’atteinte des objectifs qui ne saurait être autre que la reconquête du titre continentale dès le prochain Afrobasket.
Les succès angolais, nigérians et tunisiens sont le fruit d’une bonne organisation de leur basket basée sur une planification des objectifs et des moyens parmi lesquels des infrastructures de dernière génération qui permettent de garantir leur atteinte. Le basket sénégalais pour renouer avec les succès ne peut faire l’économie de telles mesures.
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